7.2.10

Du côté de chez Bast

"Amis, lorsque vous êtes réunis,
Il faut que vous pensiez tendrement à moi;
Quand vous boirez ensemble le vin généreux,
Et que ce sera mon tour, videz votre verre jusqu'au fond."

- Omar Khâyyâm, Quatrain LXXXIII



Long time no see, folks!

Ma vie est à un tournant, la tête me tourne, je suis ivre d'amour et en train de guérir d'une grosse grippe d'homme.

Que sont mes amis devenus? Je les ai hélas encore davantage délaissés que d'habitude... Entre le travail et l'amour, entre mes petits bobos et mes grandes folies, j'embrasse tout et personne en même temps. Ermite, je cultive le jardin candide de mes fantasmes avec Toi, mon Homme. Nous nous découvrons sur toutes surfaces de ce monde, sur toute l'étendue de nos conversations infinies. J'en perds la notion du temps. Je t'aime.




Mon Homme dit que je suis son Homme, et il rit quand je lui fais découvrir les dédales de mon univers mental ou municipal. Nous avons bouquiné, hier, et nous voyageons sans cesse dans nos mots et dans nos regards. Tu es beau quand tu me parles de tes pérégrinations aux quatre coins du monde.

(Mon Homme porte le titre glorieux d'Homme, il est l'Homme grec, au doux visage barbu aux yeux nacrés aux lèvres classiques, qui, perdu dans son exil de Bactriane, façonne lentement le corps sacré du Bouddha au galbe d'Apollon Musagète, indifférent aux exactions de Tamerlan et ému de la naissance d'une rose.)

Passionnés de l'Asie centrale, où tu es allé l'été dernier, je te parle de la religion perse achéménide, ou de la poésie iranienne, et tu me racontes les montagnes du Pamir, les rues de Samarcande, la beauté des yeux des Pashtounes. Entre deux projets de voyage ensemble, Moncton et les Balkans, Whapmagoostui/Kuujjuarapik et Ispahan, nous commençons lentement à apprendre le persan.

Je suis fou de toi. Ton corps m'est infiniment désirable, et je tremble de passion quand tu me parles, quand tu joues du saxophone, quand tu ris, quand tu jouis fort. Nos odeurs s'entremêlent, forment d'invisibles arabesques qui stimulent nos sens, et je découvre des délices dans tes bras aux noms de perversions raffinées. Comment ne pas être heureux avec toi, quand nous nous endormons, embrassés, devant un vieux film russe de Тарковский, ou bercés par la musique du grand Miles?







Je t'aime. Je t'aime d'amour anhistorique, je t'aime de tout mon corps mystique, je t'aime d'amour parce qu'en toi je suis ton Homme, et que tu es mon Homme à la masculinité triomphante, glorieuse, absolue, virilissime. En moi tu vis de vie palpitante, terrible, inquiétante, luxuriante, magnifique. Inonde-moi de toute la semence de ton amour. Que m'importe la chapelle des franciscains si tu jouis et si je jouis et si tout le reste ne devient que l'ustensile de notre amour?



"Puisque notre séjour en ce couvent n'est pas durable,
Sans l'Échanson et sans l'Amour, quelle amertume que la vie!
Ô philosophe, combien durent les croyances anciennes et nouvelles?
Puisque je dois partir, que m'importe si le monde est ancien ou nouveau?"

- Omar Khâyyâm, Quatrain CXII


3 commentaires:

  1. Oufff, la passion brute, qui fait monter le feu en chacun de nous!

    Longue vie à cette belle histoire!

    -xxx-

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  2. مرد در مرد آمد ... inférence sans doute louche grammaticalement, certainement risquée en pratique, mais délectable à mon imaginaire...

    Un mois passé ce soir, je t'ai vu pour la première fois. On t'avais déposé à mon coin de rue, kitty corner. Nous avons échangé un regard rapide et curieux puis nous nous sommes mis en route, goûtant à l'air mince et frais de janvier, à la recherche d'un endroit où se tâter un peu les esprits. Un prétexte pour palper plus que ça? On plonge dans le thé, la propagande, les histoires et les pichets.

    La prise dans laquelle tu m'as pris pour m'embrasser pour la première fois dans cette raunchy salle de toilettes de salle de billards a su percer mon ivresse de cette soirée et imposer son règne parmi mes souvenirs les plus lucides et virilisants de premiers rendez-vous. Les ruines de mon futon ont beau en témoigner un peu la suite... Le sourire qui ne veut pas s'effacer de mes lèvres et la chaleur qui ne veut plus lâcher mon coeur, la turbulence que trace mes pensées avides et le désir inassouvissable de donner et recevoir et donner encore, eux, exhibent la passion dont mon âme, par la tienne, a été ensemencée.

    C'est pour te dire que je t'aime que je me permets de hijacker un petit coin de ton blog. Enfonçons nous encore, loin, partout...

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