29.12.09

Il vous reste un joli petit cadeau à déballer, je crois...

Alors mes chéri(e)s? Vous passez un joyeux temps des Fêtes?


Bah, vous pourrez me répondre quand vous aurez dégrisé... ;)


Moi oui!


Et si ça peut vous donner l'excitation de continuer à faire la fête, surtout, surtout que le meilleur reste encore à venir, alors je vous offre mon petit cadeau. Du beau et magique Von Teese, à tremper dans tous vos drinks préférés... Grrr!


*SMACK*



20.12.09

Tounes tristes pour me grafigner le coeur










Décembre : mon enfer blanc

J'ai de la difficulté à bloguer au mois de décembre. En fait, j'ai de la difficulté à suivre le courant, à m'intégrer dans les flux et les reflux de la blogosphère, et de mon cercle d'amis. 685 nouveaux billets quand je me connecte sur Google Reader : je suis en retard sur la vie de tout le monde. Par où commencer? Et j'ai un nouvel ordinateur portable, qui m'a demandé quelques jours à mettre à ma main. Et j'ai reçu des dizaines de courriels ou de messages téléphoniques auxquels je n'ai pas répondu...

Lentement, mais sûrement, je vais reprendre le dessus. Mais je vous demande pardon pour mes périodes de silence si longues, si peu compréhensibles et si décevantes.

Me justifier serait fastidieux et humiliant. Je préfère incliner la tête en joignant mes mains, en souhaitant que mon air désolé soit assez parlant.



Suis-je le seul à sentir que décembre est un moment de l'année qui TUE?

6.12.09

Étienne Boulay et moi



Je le concède, j'ai un faible pour les athlètes, pour les sportifs. Moins esthète, peut-être, j'eus davantage apprécié leurs exploits pour ce qu'ils sont. Mais "la chair est triste, hélas, et j'ai lu tous les livres", ce qui fait de moi le pire amateur de sport possible : non pas un "fan", encore moins un hooligan, je suis celui qui, malgré mon éducation sportive et mes valeurs familiales humanistes, tombe amoureux de l'athlète plutôt que de ses épreuves ou que de ses palmes...

Je suis donc tombé sous le charme absolument irrésistible d'Étienne Boulay. J'attends toujours son appel, d'ailleurs.


N'empêche que je ne suis pas le seul... surtout après la Coupe Grey et le battage médiatique actuel...





Ce qui, pour sublimer un peu cette pulsion absolument sexuelle et primaire, indigne de moi et de mon lectorat de qualité, me fait penser à ces auteurs qui célébrèrent le sport. Henry de Montherlant, bien sûr, mais aussi le génial José-Maria de Heredia :


Le bras tendu, l’œil fixe et le torse en avant,
Une sueur d'airain à son front perle et coule ;
On dirait que l'athlète a jailli hors du moule,
Tandis que le sculpteur le fondait, tout vivant.

Il palpite, il frémit d'espérance et de fièvre,
Son flanc halète, l'air qu'il fend manque à sa lèvre
Et l'effort fait saillir ses muscles de métal


5.12.09

Miscellaneous maghané

Le Blogueur inactif. Artiste inconnu. (~4e millénaire avant notre ère)




Dix jours sans bloguer... Dix jours sans avoir eu le temps ou la motivation ou l'énergie d'écrire. Je me sens rouillé, et plein de petites miettes inactuelles à vous transmettre.





La dernière semaine et demie fut éreintante. Passionnante à bien des égards, mais épuisante. Et à la limite, à la frontière inquiétante de la stérilité intellectuelle. Ce qui m'a sauvé pourtant, ce sont les livres que je me suis achetés dernièrement et que je dévore : la poésie de Jouve, la poésie de Yeats, l'Histoire des idées et des croyances religieuses de Mircea Eliade, en particulier ses chapitres sur la religiosité paléo- et néolithique.




Changement d'horaire de travail (fin d'un contrat) et changement de saison. Ma vie prend un nouveau tournant. Bilan mitigé. Globalement positif, mais avec des couacs. Comme ces objets qui me sont chers, ma machine à espresso, mon ordinateur portable, et qui se sont lamentablement brisés entre mes mains... Signes (métaphores matérialistes) de ruptures et de brisures plus intimes. Ma vie affective, ma vie sexuelle et ma vie sociale qui en ont pris un sale coup dans les derniers mois. Mes petites névroses. Mes défauts.




Ai lu le texte de Lady Guy sur le jeune padawan Jean-Simon DesRochers. Ai ressenti une puissante intuition à l'effet que le mec était, en effet, génial. Je lis son blogue depuis quelques mois, mais n'y laisse pratiquement jamais de commentaire. Je l'observe de loin, avec espoir et curiosité. Je commence à comprendre certaines choses, dans le milieu littéraire du Québec, je commence à comprendre ce que je recherche, ce que j'espère pour la littérature. À date, j'ai un bon, un très bon feeling par rapport à JSDR. Je commence son roman le plus récent, La Canicule des pauvres, ce week-end, et peut-être aussi sûrement ses recueils de poésie. Vous en reparle quand je me serai fait une tête.



J'aimerais écrire un court essai sur les similitudes et les dissemblances entre René Char et Pierre Jean Jouve. Ce qui me retient : mon ignorance ; mon manque de temps ; mes hésitations sur l'intérêt qu'un tel exercice peut représenter. Toutes raisons plus mauvaises les unes que les autres.



Lu cette semaine, en pensant avec affection à mes amies l'Èvre et Pomme (désormais blogueuse "bastiste" : Pommenade), ces chères âmes qui m'habitent malgré le temps qui fuit et la distance, à cause de réjouissantes discussions de naguère sur les vagins dentés :




LES CHERS GLOBES DE FEU qu'elle brandit sans voile
Leur teinte est fabriquée et couleur de rougeur
De honte, ardents au bout et morts dans le vallon.
Et le lait du plaisir qu'elle retire aux mâles
Fait qu'elle voudrait toujours petite fille
Les émonder avec les couteaux de ses dents.


-- Pierre Jean Jouve.




Cours en janvier : j'hésite si je dois m'inscrire en langue et culture chinoises (deux cours), ou en langue et culture arabe (deux cours). Les deux options m'attirent terriblement. La première parce que j'ai une passion, sporadiquement évoquée ici même, pour la philosophie chinoise antique. La seconde pour une passion, sporadiquement évoquée ici même elle itou, pour la poésie et la mystique arabo-musulmane. Entre les deux, mon coeur balance.



Me suis acheté le film célébrissime de Luchino Visconti, La Mort à Venise. Je ne saurais vous exprimer succinctement mon admiration, mon émoi adolescents pour ce film, mais encore davantage pour la nouvelle littéraire de Thomas Mann qui a inspiré le long-métrage. Beauté outrageuse.




Avant même le 1er décembre, j'ai déjà ingurgité trois gâteaux aux fruits... Le temps des Fêtes va être... violent... :-P




MON AMANT DIT LE SOUFFLE
Mon Amant dit la dent soupire la langue

Mon Amant

Et le jour à jamais s'assombrit dans le jour.


-- Pierre Jean Jouve.



La Monade leibnizienne
(Bast [2009]. Perversion de mon éducation philosophique universitaire. Extraits) :



«Le nom technique de l'être individuel absolu qui forme pour Leibniz la réalité véritable, c'est la monade. Ce mot grec signifie unité et ne désigne donc les êtres que par leur côté formel. Si nous demandons ce qu'est proprement cette unité individuelle avec ses états internes développés conformément à une certaine loi, Leibniz nous répond que nous devons nous la figurer par analogie avec nos propres âmes.» (Harald Höffding) Tiré de l'Encyclopédie de l'Agora


24.11.09

L'ambivalence du désir

À l'Achigan, grand amateur de Lady Gaga
À Papine, grand amateur d'hermaphrodites
À Alyss, mon hermaphrodite mentale préférée
Et à moi, pour des raisons inavouables...




Hermaphrodite behind Venus and Mercury (1973), par Tress.



MONSTRUM

N'as-tu pas vu ses seins volumineux
Mais la mentule amère et forte baissant la tête
Pendue au ventre à la hanche en marbre aux beaux yeux?
Cette femme était donc un homme plus une femme
Heureux toujours uni désaccordé
Sa chevelure au vent et sa voix de stentor
Sa moustache, son gland fumant et sa beauté.


Pierre Jean Jouve (Sueur de Sang. 1933-1935)




(Marbre romain du IIe siècle)


23.11.09

Quatre quatrains de Pierre Jean Jouve.


La guerre le vin le tabac les femmes
Le plaisir les hommes la guerre l'argent
Les femmes le plaisir les hommes les perles
Les affaires l'or le vin
(Je t'aime et je suis là) le soleil discordant.





Brûle ces coeurs ce sont des silex
Ces âmes des poutrelles d'acier, des billets de banque
Ces personnages ne sont pas vrais, brûle leurs poupées
Je suis si bas vois-tu que le ciel en est outragé.





Ma nature est le feu
(Je me consume donc) est-ce vrai est-ce bien vrai
La chose est consumée
Tes yeux à l'intérieur sont retournés
Une seconde vue vers le ciel les habite.





Je suis le Feu.
(Je t'aime Toi.) Tu es le Feu?
(J'accepte le mors, le joug...) L'Ardeur
Oui ma nature est feu et je te reconnais.
À l'aube tu me fais me lever de mes songes brisés
Détruis, détruis!
(Tu me refuses...) Et moi je suis les étincelles.



18.11.09

Triolisme masqué (illustration pour une étude lévinassienne du Visage nu comme concept éthique en art)

1.





(13 costumes, dont certains sont monstrueux tandis que d'autres sont inspirés par la culture populaire, voire folklorique, et au moins quatre «pastiches» volontaires de vedettes pop comme Madonna et Britney Spears. Démarche qui se veut à la fois assumée au premier degré, et pleine d'auto-dérision. Soi comme un autre. Absurdité tragique de la quête amoureuse. Mais est-ce que la multiplicité-duplicité de l'image ne serait pas une façon inversée, propre à notre époque, de pointer vers cet espace vide où le sujet moral se dédouble et se défile?)



2.


THE MASK

"Put off that mask of burning gold
With emerald eyes."
"O no, my dear, you make so bold
To find if hearts be wild and wise,
And yet not cold."

"I would but find what's there to find,
Love or deceit."
"It was the mask engaged your mind,
And after set your heart to beat,
Not what's behind."

"But lest you are my enemy,
I must enquire."
"O no, my dear, let all that be;
What matter, so there is but fire
In you, in me?"


W.B. YEATS

(Dialogue d'aveugles. L'oeuvre me fait terriblement penser à certains Fragments d'un discours amoureux de Barthes : le désir voilé-dévoilé, la face caché des êtres aimés, le langage comme véhicule et comme matrice des mythes amoureux qui s'enflent jusqu'à l'implosion implorée. Vérité des masques (cliché moderne ou post-moderne?). L'auteur, à propos de ce thème récurrent à certains égards dans son oeuvre : «Nous nous revêtons d'un masque peint grotesque ou solennel pour nous abriter des foudres du Jugement, pour inventer des Saturnales de l'imagination où l'on oublie la réalité, dans un jeu qui ressemble à celui d'un enfant, et où l'on n'éprouve plus la douleur infinie qui vient de la conscience de soi.» Voir le clip de Lady Gaga : différences et similitudes. Une même théâtralité de la tension vers la vérité de la Rencontre érotico-éthique.)




3.


Photographies brodées (2008), par Maurizio Anzeri.
















(Par la profanation ludique des photographies anciennes, un peu à la manière irrévérencieuse des enfants face aux objets qui sont pour eux dénués de toute «sacralité», de la sentimentalité mémorielle proprement adulte, l'artiste modifie en profondeur l'identité des sujets dont le portrait s'anime de significations nouvelles, inédites, et nous force à changer nos repères habituels dans l'aperception des visages aux expressions éminemment codifiées -- voire asservies -- par toutes les cultures. L'Altération et l'Altérité se conjuguent dans les différentes couleurs, textures et opacités. Qui suis-je? Qui ne suis-je pas?)

17.11.09

Pour le plaisir.

Parce que je suis POUR le plaisir. Et POUR le film de Sofia Coppola. (Que j'espère revoir dans les plus brefs délais; je suis en manque, ces temps-ci.)


Eh basta!

I want candy too...


16.11.09

Coitus religiosus




À la fois pénétré par la musique de Marin Marais et par un phallus ami de très bonne taille, je pense à ma vie, et j'étire la main pour tirer un peu sur la cigarette agonisante dans le cendrier près de nous, sur la table de cuisine. Je reviens de travailler ; mon premier emploi de la journée, entre 5h15 et 11h15 du matin. (Et le soleil n'est point nommé, mais sa puissance est parmi nous.) Je devrais déjà me préparer à partir pour mon second emploi, qui débute vers 13h30 pour ne se terminer que tard en soirée. (Plus tard, cet après-midi, j'apprendrai qu'un de mes oncles est à l'agonie, aux soins palliatifs, et qu'une de mes cousines, enceintes jusqu'aux dents, a perdu ses eaux ce matin.)

Sur ma langue où s'étirent des gémissements félins, spontanés, je goûte avec étonnement la saveur biscornue du sexe et du café entremêlés, sorte de nec plus ultra aromatique, aux arabesques charnus des broderies classiques, aux formes végétales, qui ornent mon fauteuil ancien acheté probablement trois fois trop cher chez un antiquaire. Quand le plaisir me soulève de terre, évidemment, je ne pense plus à rien! Mais pourquoi la jouissance, la jouissance la plus immédiate, la plus émue, la plus douce ne serait pas une pensée? (Une pensée sans support de mots. Une pensée ronde. D'avant toute parole, et surtout la Bonne.) Une pensée complexe, mais antélinguistique, mais antédiluvienne, mais antéchristique?

À rebrousse-poil de la morale, qui se hérisse sottement de mes incartades récentes aux extrémités de l'Empire d'Orsenna, à l'orée du Farghestan de la sublime débauche, je passe ma main sur des fesses amies, les miennes, les siennes, des fesses qui se connaissent, qui ne se connaissent qu'au sens biblique du terme, et encore, et je suggère : « Plus fort. » Fortius, fortius, fortius. On pourrait croire, hélas, que ce cri olympien ne concerne que la beauté du geste, mais en fait, je constate, dans la droite ligne de ce qui précède, que non, vraiment, c'est à la vie, à la VIE, que je râle cette injonction latine : Fortius.

Fortius. Parce que c'est BON.

Comme Molly Bloom, et je suis vraiment, en cet instant de grâce païenne, devenu Molly Bloom, pour l'éternité comme dans un livre, je ne terminerai jamais ma phrase, je resterai jouissant et en pro-jection, en lancement, en rebond sur la superficie des choses, toujours rebondissant à la paupière si fine de la vérité, oui, je resterai aveuglé par un éclat de lumière ou de fumée, par un éclat de foutre ou de musique, et je resterai empalé, oui, empalé sur la vie comme un fuckin personnage joycien, empalé sur le quotidien que je ne renie pas même si c'est souvent une géhenne, une apoplexie, ce quotidien qui ronfle, qui vrombit, qui vomit sinistrement, qui m'étire des poches sous les yeux plissés de plaisir, oui, empalé par le goût intense du sperme et du café et de la mort dans ma bouche, sur mes lèvres rugueuses, sur mes dents, oui, sur mes dents, mes dents de silex qui crissent les unes sur les autres en envoyant des étincelles partout autour de moi dans la cuisine, des étincelles de plus en plus vives, de plus en plus blanches, de plus en plus chaudes, dans la cuisine bachique qui prendra feu sous la pluie de flammèches que mes dents préhistoriques craquent en jouissant, et oui, oui, je ne renie rien, ni mes heures de travail immondes, ni ma stérilité sociale, ni mes défectueuses preuves d'amour, ni mes débauches, ni mes amours, ni mes illusions, je ne renierai pas ma petitesse parmi vous, une saison encore parmi vous, étranger, étranger, parmi vous et pourtant, oui, comme vous, par vous, jouissant criant vivant vivant vivant OUI


Paysage avec Orion aveugle cherchant le Soleil (1658) Poussin

10.11.09

Ah l'tattoo! c quen con vahou?


Parfois, mais seulement parfois, c'est-à-dire rarement, je suis charmé par la beauté involontaire d'une intervention cybernétique écrite en langage plus qu'approximatif, sans orthographe et sans grammaire. À cause du contexte.

Ça change tout, le contexte.

Je suis en train d'écouter une bonne vieille toune de Renaud. C'est quand qu'on va où? raconte l'histoire d'une petite fille (la sienne?) qui en a ras-le-bol de l'école et qui râle parce que son cartable (i.e. son sac à dos) est trop lourd, parce qu'il y a des devoirs à faire, etc. En fait, c'est une critique sociale très pertinente mise dans la bouche d'un enfant, issue du point de vue naïf et direct d'un enfant. Que ce soit le chômage, le droit de vote, la morale ou la structure de l'instruction publique, c'est un Renaud anarchiste tout craché qui dynamite les mensonges des adultes.




Le fond et la forme, comme toujours, dans les oeuvres de Renaud, coïncident pour rendre attrayante, humoristique, voire touchante, une telle charge revendicatrice (qui serait seulement agaçante ou lourde si elle était exposée dans un discours politique). Même chanté avec sa voix de fumeur de Camel's, on sent bien que c'est une adolescente qui s'exprime :

C'est quand même un peu galère
D'aller chaque jour au chagrin
Quand t'as tell'ment d'gens sur Terre
Qui vont pointer chez "fous-rien"
'vec les d'voirs à la maison
J'fais ma s'maine de soixante heures,
Non seul'ment pour pas un rond
Mais en plus pour finir chômeur!

Veulent me gaver comme une oie
'vec des matières indigestes,
J'aurais oublié tout ça
Quand j'aurai appris tout l'reste,
Soulève un peu mon cartable,
L'est lourd comme un cheval mort,
Dix kilos d'indispensable
Théorèmes de Pythagore !

Si j'dois avaler tout ça
Alors je dis : 'Halte à tout ! '
Explique-moi, Papa,
C'est quand qu'on va où ?





En écoutant la chanson, je lis machinalement les commentaires laissés sur YouTube, à propos de la chanson. Et je tombe sur cette PERLE :


frolixdu59
" super renaud g 16 ans sa f 3 ans ke jecoute renaud e d chansons comme sa plu personne nen f ptete a cause du chanchman de mentalite "


LE "CHANCHMAN DE MENTALITE"!!!! Vous rendez vous compte???


J'ai même pensé à un canular; c'est trop beau pour être vrai...


Sidérant!!!


Dans ces moments-là, privilégiés, où les choses tombent comme par magie au bon endroit, au bon moment, saturés de sens et de significations, j'ai l'impression qu'Oscar Wilde était le seul qui avait raison : ce n'est pas l'art qui imite servilement la nature, c'est la Vie qui imite l'Art.



Wow.


(Avril Lavigne : récupération capitaliste du look ado rebelle. Un exemple de "chanchman de mentalite"?)

6.11.09

Le cru et le cuit (miscellaneous anthropologique)

Je veux aller voir l'exposition de Waterhouse au MBAM!!!! Qui m'accompagne? Papine, l'Achigan?? Qui d'autre?






Je ne proclame jamais sur les toits, mais je suis un amateur de musique atonale et du dodécaphonisme. J'ai trouvé cette vidéo qui ne m'aidera pas à vous convaincre que c'est génial...






Le comble du chic, c'est de n'en point trop faire l'étalage, et que personne ne s'en sente offensé ou exclu. (Mon leitmotiv)





J'aime la porno quand elle est crue, directe, sans fiction, sans accessoire, sans filtre, sans taboo. Mais je préfère encore surprendre quelqu'un en train de visionner de la porno, l'espionner, et je suis très friand des choses que l'on peut voir quand on se promène nuitamment dans la ville, et que les rideaux ne sont pas tirés. Mieux encore : je suis voyeur des voyeurs. J'aime sentir l'excitation dans les yeux d'un voyeur. J'aime ses gestes rapides, saccadés, dissimulés, vaguement coupables.


Quand je me fais sucer durant un party, je ne jouis pas seulement de l'acte lui-même, mais encore davantage des spectateurs qui s'observent les uns les autres, qui me détaillent et me mangent du regard.




Mon anglophilie mallarméenne me porte à aimer avec passion la poésie et la littérature de fiction anglo-saxonne du 19e et du début du 20e siècle. De Poe à Joyce et Tolkien, en passant par Thomas Eliot, Yeats, les soeurs Brontë, Jane Austen et Virginia Wolfe, de Thomas de Quincey à Walt Whitman en passant par Wilde et Byron, pour ne nommer que les noms les plus évidents et les plus aimés de moi, je suis FOU de ces sonorités, de ces images que les Préraphaélites ont si excellemment cristallisées dans leurs oeuvres, de cette atmosphère romantique, victorienne et édouardienne, de ces influences anciennes, de cette mélancolie, de ces flambées d'assonance, de cet univers étrange, ancètre du nôtre, de ce terroir qui me nourrit.






Je suis à fond dans Yeats, ces temps-ci :

O sages standing in God's holy fire
As in the gold mosaic of a wall,
Come from the holy fire, perne in gyre,
And be the singing-masters of my soul.
Consume my heart away; sick with desire
And fastened to a dying animal
It knows not what it is; and gather me
Into the artifice of eternity.


-- W. B. Yeats (Sailing to Byzantium, III)





J'aurais voulu vivre dans un film. Voici deux pièces que j'adore, l'une de Roisin Murphy, l'autre de Birigitte Fontaine, et qui offrent une étrange similitude... Les deux sont très drôles, les deux semblent incidemment critiques de certaines choses dans la société, et les deux le font en parlant de cinéma...

Je voulais vous faire part de cette coïncidence, mais je n'ai pas grand chose à en dire. C'est seulement cocasse. Et de sacrées bonnes interprètes. Qu'en pensez-vous?




«Vous n'êtes pas la maquilleuse?»





« You little witch! You little witch!»




PS : J'ai peut-être rencontré quelqu'un de bien... Je ne sais pas. C'est à suivre... En tout cas, je suis tellement sexuellement excité, ces temps-ci, que je serais prêt à en essayer beaucoup, pour trouver la perle rare....

4.11.09

Aparté sexy...

(Représentation abstraite et absolument objective
de «la jeunesse pleine de virilité et de vitalité»...)



Quand des étudiants de McGill, d'une exquise jeunesse pleine de virilité et de vitalité, rigolant et marchant par petits groupes, ou deux par deux, reviennent de leur entraînement de crosse canadienne en survêtement de sport, qui laisse deviner, sous le textile complaisant, au gré des balancements du bassin, leurs attributs «parascolaires», j'ai chaud. J'ai vraiment chaud!



(Ce billet inutile et plein de sève et de sel et de sueur est une conséquence de mon état horny actuel. C'est vraiment gratuit...)


:)




(L'équipe canadienne de crosse en 1908, à Londres.)

3.11.09

Diversité, j'écris ton nom



Claude Lévi-Strauss est mort.

La nouvelle sonne comme un lugubre chant funèbre pour toute une époque de pionniers géniaux, de surdoués intellectuels. Dumézil est mort. Roland Barthes est mort. Mircea Eliade est mort. Marcel Mauss est mort. Marcel Granet est mort. Michel Foucault est mort. Tous, ils ont défriché, en France ou ailleurs, des chemins jadis impraticables, grâce à leur érudition folle, à leur intégrité, à leur sens très élevé de la rigueur scientifique et herméneutique. C'étaient des Maîtres. Et Lévi-Strauss était le dernier, le centenaire, l'inébranlable, le résistant.

Celui qui, par-delà les effets de mode intellectuelle, les postures et les poses, avait finalement eu raison de se «révolter» (l'expression, de Sartre, me vient en tête simultanément à d'immenses bémols... je la garde, entre guillemets). Le père de l'Anthropologie structurale, le fascinant ethnologue, l'auteur de tant de best-sellers ardus, voire abscons, aura survécu à tous les anéantissements de la pensée française contemporaine. C'est à l'aune de l'universel seul que l'on doit mesurer son apport aux sciences humaines.


Je pleure aujourd'hui la disparition d'un géant dont le leitmotiv aurait pu être : DIVERSITÉ, J'ÉCRIS TON NOM.

Diversité des cultures et des espèces vivantes. Point d'orgue d'un discours qui nous frappe par sa puissance actuelle, par sa simplicité droite et juste, et par sa défaite sans cesse confirmée par les affres de notre époque contemporaine si superficiellement écologisssse.


Salut, Lévi-Strauss. Par delà les querelles d'exégèse et les controverses inéluctables, tu nous reliais à un autre siècle, et nous était comme une mauvaise conscience tranquille sans cesse en éveil.
Nous sommes quelques uns, encore, à croire possible l'acte de penser avec toi.


2.11.09

Le Crépuscule des Fées



(il miglior fabbro)


A FAERY SONG

Sung by the people of Faery over Diarmuid and Grania,
in their bridal sleep under a Cromlech



We who are old, old and gay,
O so old!
Thousands of years, thousands of years,
If all were told:

Give to these children, new from the world,
Silence and love;
And the long dew-dropping hours of the night,
and the stars above:

Give to these children, new from the world,
Rest far from men.
Is anything better, anything better?
Tell us it then:

Us who are old, old and gay,
O so old!
Thousands of years, thousands of years,
If all were told.


- William Butler Yeats (The Rose, 1893)




Nous chantâmes au couchant, au couchant nous entonnâmes nos chants, nos chants de gloire, nos chants de gloire, et nos lais anciens d'amours amers, d'amours et de remembrance des jours anciens, des joyeuses assemblées sous les étoiles.
Les belles gens s'accoquinaient, les belles gens s'encanaillaient, et les belles gens, les belles gens, au crépuscule prenaient les feux follets pour briquets.
Les rituels s'exaspérèrent avec une païenne exubérance parmi les convives maculés d'alcool et de baisers. Nous riâmes!

Sous un dolmen un jour lointain et inconnu nous nous endormirons pour quelques temps, quelques ères, quelques éternités à peine. On nous entendra soupirer d'amour et de sensualité jusqu'à Byzance, peut-être. Quelque éphèbe viendra nuitamment cueillir sur les tombes jumelles de précieuses larmes de fée, luisantes reliques lunaires de tes exaltations passées. (Il sera beau, son coeur sera doux comme l'herbe grise sous les étoiles, sa peau nue brillera par nos ensorcellements d'outre-tombe comme au temps d'avant notre endormissement sacré.)


Et par les sources qui ne coulent que par toi, qui ne remontent vers le ciel que par toi, que par ta magie, et par les verres d'eau de vie qui ne reflètent l'avenir et la folie et la féerie, que par nos bouffonneries, je te bénis, mon ami, je te bénis.



25.10.09

Secrets d'alcôve

(Paré et fin prêt pour ma mission, je m'apprête à sortir en quête de ce Graal postmoderne, l'amour...)



Je suis à la recherche de l'Amour. Quelle connerie... C'est une folie que j'ai depuis quelques temps. Je crois d'ailleurs que ça vaut la peine d'en parler ici, tellement ça suscite en moi des réflexions contradictoires.

Et je me trouve pathétique là-dedans. Et je nous trouve tous un peu pathétiques...






Sur les sites de rencontre, il est extrêmement ridicule et troublant de se faire apostropher par un anus.

Photo d'un anus qui te parle de lectures, d'amour, de culture... (Il y a des coups de pied au cul qui se perdent...) Et je suis supposé prendre ça au sérieux? Et je suis supposé être conquis? Qu'est-ce qui peut bien inciter des gens *sains d'esprit* (quoique j'en doute) à se représenter eux-mêmes par une photographie de leur seul derrière ouvert comme une fleur (du mal)? Il s'en trouve pour mal réagir quand je leur réponds : "Cher trou de cul..."





L'agressivité et le cynisme sur les sites de rencontre. Description du sujet : " Trop souvent attiré par les gars qui s'en câlissent. La plupart du temps approché par des gars qui m'attirent pas."

Losers cherchent winners ???
"- Qu'est-ce que tu fais, dans la vie? - Bah... j'ai pas vraiment de vie... - Hum..."
Ou bien, cette description du sujet : "*** toujours à la recherche d'un emploi poilu trimmé sans attente masculin un +".

Franchement... Débandant.


Et que dire des horreurs grammaticales qu'on peut découvrir... Des étranges fantasmes qui cherchent à être comblés... Comme ce jeune de 18 ans qui veut se faire péter au visage par un homme d'âge mûr... Ou ces jeunes profiteurs qui se cherchent un "sugar daddy"... Ça pullule et ça pue. C'est la Cour des Miracles. C'est moche, oh que c'est moche.






Déprimant comme un samedi pluvieux.







Je suis toujours amoureux de mes ex. Je ne décroche jamais vraiment. Je les idéalise et les jouent les uns contre de nouvelles rencontres, les autres contre mes amis qui tentent de me sortir. Ils ne me quittent jamais vraiment, me sont nécessaires comme des alliés rayonnants, comme des perpendiculaires ou des appendices mentales. Je les aime souvent davantage que lorsque nous étions engoncés dans l'horreur quotidienne.





Parfois, j'ai envie d'avoir mal. Même les griffures de mon chat m'allument sexuellement... Pourtant, la plupart des jeux sexuels, du sadomasochisme et du fétichisme, me laissent de glace. Vraiment de glace. Ces mises en scène sexuelles me semblent tellement vulgaires, tellement vétustes...

Même feu Robbe-Grillet a perdu tout intérêt littéraire à mes yeux depuis que j'ai su ses appétences conjugales pour les clichés bdsm... Donnez-moi une douleur spontanée, une fraîcheur de souffrance toute neuve! Innovez! Et laissez tomber les costumes cheap en ma présence, je vous en supplie...





Mon âme est trop délicate pour ne pas apprécier la beauté des corps qui s'esthétisent et se transfigurent dans l'Oeuvre d'art. Message puissant, émouvant et sans concession.

Tendresse... Je n'appelle que ça de toute mon âme.








Et si je crois rencontrer une personne avec qui je serais bien, trop souvent je SUIS l'obstacle, la déception, la cause de mon malheur : pas assez linotte, trop intense, pas assez sexy ou masculin ou riche ou musclé, trop gentil, pas assez ceci ou cela... C'est cruel, les rencontres amoureuses, c'est tellement cruel... Et l'amertume me guette, parfois.




Je suis saint Sébastien, amoureux et martyr.







Peter Colstee, trois toiles inspirées du film Mishima.