Je le concède, j'ai un faible pour les athlètes, pour les sportifs. Moins esthète, peut-être, j'eus davantage apprécié leurs exploits pour ce qu'ils sont. Mais "la chair est triste, hélas, et j'ai lu tous les livres", ce qui fait de moi le pire amateur de sport possible : non pas un "fan", encore moins un hooligan, je suis celui qui, malgré mon éducation sportive et mes valeurs familiales humanistes, tombe amoureux de l'athlète plutôt que de ses épreuves ou que de ses palmes...
Je suis donc tombé sous le charme absolument irrésistible d'Étienne Boulay. J'attends toujours son appel, d'ailleurs.
N'empêche que je ne suis pas le seul... surtout après la Coupe Grey et le battage médiatique actuel...
Ce qui, pour sublimer un peu cette pulsion absolument sexuelle et primaire, indigne de moi et de mon lectorat de qualité, me fait penser à ces auteurs qui célébrèrent le sport. Henry de Montherlant, bien sûr, mais aussi le génial José-Maria de Heredia :
Le bras tendu, l’œil fixe et le torse en avant,
Une sueur d'airain à son front perle et coule ;
On dirait que l'athlète a jailli hors du moule,
Tandis que le sculpteur le fondait, tout vivant.
Il palpite, il frémit d'espérance et de fièvre,
Son flanc halète, l'air qu'il fend manque à sa lèvre
Et l'effort fait saillir ses muscles de métal
Une sueur d'airain à son front perle et coule ;
On dirait que l'athlète a jailli hors du moule,
Tandis que le sculpteur le fondait, tout vivant.
Il palpite, il frémit d'espérance et de fièvre,
Son flanc halète, l'air qu'il fend manque à sa lèvre
Et l'effort fait saillir ses muscles de métal
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