18.11.09

Triolisme masqué (illustration pour une étude lévinassienne du Visage nu comme concept éthique en art)

1.





(13 costumes, dont certains sont monstrueux tandis que d'autres sont inspirés par la culture populaire, voire folklorique, et au moins quatre «pastiches» volontaires de vedettes pop comme Madonna et Britney Spears. Démarche qui se veut à la fois assumée au premier degré, et pleine d'auto-dérision. Soi comme un autre. Absurdité tragique de la quête amoureuse. Mais est-ce que la multiplicité-duplicité de l'image ne serait pas une façon inversée, propre à notre époque, de pointer vers cet espace vide où le sujet moral se dédouble et se défile?)



2.


THE MASK

"Put off that mask of burning gold
With emerald eyes."
"O no, my dear, you make so bold
To find if hearts be wild and wise,
And yet not cold."

"I would but find what's there to find,
Love or deceit."
"It was the mask engaged your mind,
And after set your heart to beat,
Not what's behind."

"But lest you are my enemy,
I must enquire."
"O no, my dear, let all that be;
What matter, so there is but fire
In you, in me?"


W.B. YEATS

(Dialogue d'aveugles. L'oeuvre me fait terriblement penser à certains Fragments d'un discours amoureux de Barthes : le désir voilé-dévoilé, la face caché des êtres aimés, le langage comme véhicule et comme matrice des mythes amoureux qui s'enflent jusqu'à l'implosion implorée. Vérité des masques (cliché moderne ou post-moderne?). L'auteur, à propos de ce thème récurrent à certains égards dans son oeuvre : «Nous nous revêtons d'un masque peint grotesque ou solennel pour nous abriter des foudres du Jugement, pour inventer des Saturnales de l'imagination où l'on oublie la réalité, dans un jeu qui ressemble à celui d'un enfant, et où l'on n'éprouve plus la douleur infinie qui vient de la conscience de soi.» Voir le clip de Lady Gaga : différences et similitudes. Une même théâtralité de la tension vers la vérité de la Rencontre érotico-éthique.)




3.


Photographies brodées (2008), par Maurizio Anzeri.
















(Par la profanation ludique des photographies anciennes, un peu à la manière irrévérencieuse des enfants face aux objets qui sont pour eux dénués de toute «sacralité», de la sentimentalité mémorielle proprement adulte, l'artiste modifie en profondeur l'identité des sujets dont le portrait s'anime de significations nouvelles, inédites, et nous force à changer nos repères habituels dans l'aperception des visages aux expressions éminemment codifiées -- voire asservies -- par toutes les cultures. L'Altération et l'Altérité se conjuguent dans les différentes couleurs, textures et opacités. Qui suis-je? Qui ne suis-je pas?)

8 commentaires:

  1. A cause de toi, je vais commencer a aimer Lady Gaga. Tu va me corompte dans ton monde de "pop"...

    Je t'adore quand meme :D

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. VOUS !
    RA RA RO MA MA !
    GA GA OH MA MA !
    PERFIDE ! ;)

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  4. @ l'Achigan et Brume : je suis votre obligé! votre serviteur dans la débauche esthético-intellectuelle de nos vies. Et tout le plaisir est pour moi... ;)

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  5. Vive la débauche esthético-intellectuelle, vive l'art et vive Lady Gaga dans ce monde de brutes! La vérité artistique est sans doute la plus difficile à percevoir sous les masques utilisés par les artistes, mais la plus belle malgré les mensonges de l'industrie du disque et la censure. A quand un monde moins matérialiste et plus ouvert aux artistes qui doivent se plier à la terrible loi du busisness et corrompre leur art pour se faire entendre? C'est, qu'on le veuille où non, dans l'air du temps,...

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  6. J'adore ce blog, merci beaucoup à l'auteur.

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  7. Je suis à la recherche de rencontres candauliste

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