24.1.10

Tu dors


Hier, c'était moi. Rien ne me tirait de mon sommeil, pas même tes activités normales, dans le petit appartement aux allures de péniche, amarrée pour un temps sur le flot vivant mais calme de Montréal. Nous avions écouté avec émotion un de tes amis interpréter avec une grande maestria certaines pièces de Britten, de Brahms surtout.




Maintenant c'est toi qui dors comme un loir dans mon grand lit sédentaire, les yeux tout pleine encore des images du film Gouttes d'eau sur pierres brûlantes.



Je te regarde. Je suis encore couvert de ta salive, de tes odeurs aux incroyables épices, sueur et sperme, et je pense. Je pense à toute la folie que nous sommes en train de susciter, à toutes les beautés que nous pratiquons, comme d'insatiables sacrifices païens.

L'autre jour, il était inconcevable que nous jouissâmes autant à se parler, incoercible rumeur dans le musée, devant les oeuvres de Waterhouse.



Tu dors et je ne veux plus qu'aller te rejoindre, me glisser contre toi avec une délectable excitation de tous les sens. Tu me fais trop penser à une pornstar, avec tes cheveux rasés et ta barbe et ton torse, et yeux nacrés, et ton cul infernal. Tu n'es pas pareil. Tu es plus beau, plus désirable, plus vrai.



Tu es le miracle d'une rencontre qui tourne bien, qui bouleverse et qui me donne envie de tout goûter, de tout découvrir, de tout palper, de tout te montrer, de tout tenter.




Fuck. Je dors debout.

Je suis là. Tu es vraiment là.

Je suis vraiment... bien.

3 commentaires:

  1. wow Bast! es-tu amoureux?.....hey bien je l'espèrerais pour toi!....

    Le petit prince, lui, je crois, a trouvé la planète qu'il cherchait et l'explore de plus en plus.... Il l'apprécie beaucoup en ce moment....il vole dans ses nuages.....

    Je t'en souhaite autant

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  2. On y était aussi, pour un temps, du moins. Au-dessus de vous deux et de ce grand lit sédentaire.

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Faites comme chez Bast