24.11.09

L'ambivalence du désir

À l'Achigan, grand amateur de Lady Gaga
À Papine, grand amateur d'hermaphrodites
À Alyss, mon hermaphrodite mentale préférée
Et à moi, pour des raisons inavouables...




Hermaphrodite behind Venus and Mercury (1973), par Tress.



MONSTRUM

N'as-tu pas vu ses seins volumineux
Mais la mentule amère et forte baissant la tête
Pendue au ventre à la hanche en marbre aux beaux yeux?
Cette femme était donc un homme plus une femme
Heureux toujours uni désaccordé
Sa chevelure au vent et sa voix de stentor
Sa moustache, son gland fumant et sa beauté.


Pierre Jean Jouve (Sueur de Sang. 1933-1935)




(Marbre romain du IIe siècle)


23.11.09

Quatre quatrains de Pierre Jean Jouve.


La guerre le vin le tabac les femmes
Le plaisir les hommes la guerre l'argent
Les femmes le plaisir les hommes les perles
Les affaires l'or le vin
(Je t'aime et je suis là) le soleil discordant.





Brûle ces coeurs ce sont des silex
Ces âmes des poutrelles d'acier, des billets de banque
Ces personnages ne sont pas vrais, brûle leurs poupées
Je suis si bas vois-tu que le ciel en est outragé.





Ma nature est le feu
(Je me consume donc) est-ce vrai est-ce bien vrai
La chose est consumée
Tes yeux à l'intérieur sont retournés
Une seconde vue vers le ciel les habite.





Je suis le Feu.
(Je t'aime Toi.) Tu es le Feu?
(J'accepte le mors, le joug...) L'Ardeur
Oui ma nature est feu et je te reconnais.
À l'aube tu me fais me lever de mes songes brisés
Détruis, détruis!
(Tu me refuses...) Et moi je suis les étincelles.



18.11.09

Triolisme masqué (illustration pour une étude lévinassienne du Visage nu comme concept éthique en art)

1.





(13 costumes, dont certains sont monstrueux tandis que d'autres sont inspirés par la culture populaire, voire folklorique, et au moins quatre «pastiches» volontaires de vedettes pop comme Madonna et Britney Spears. Démarche qui se veut à la fois assumée au premier degré, et pleine d'auto-dérision. Soi comme un autre. Absurdité tragique de la quête amoureuse. Mais est-ce que la multiplicité-duplicité de l'image ne serait pas une façon inversée, propre à notre époque, de pointer vers cet espace vide où le sujet moral se dédouble et se défile?)



2.


THE MASK

"Put off that mask of burning gold
With emerald eyes."
"O no, my dear, you make so bold
To find if hearts be wild and wise,
And yet not cold."

"I would but find what's there to find,
Love or deceit."
"It was the mask engaged your mind,
And after set your heart to beat,
Not what's behind."

"But lest you are my enemy,
I must enquire."
"O no, my dear, let all that be;
What matter, so there is but fire
In you, in me?"


W.B. YEATS

(Dialogue d'aveugles. L'oeuvre me fait terriblement penser à certains Fragments d'un discours amoureux de Barthes : le désir voilé-dévoilé, la face caché des êtres aimés, le langage comme véhicule et comme matrice des mythes amoureux qui s'enflent jusqu'à l'implosion implorée. Vérité des masques (cliché moderne ou post-moderne?). L'auteur, à propos de ce thème récurrent à certains égards dans son oeuvre : «Nous nous revêtons d'un masque peint grotesque ou solennel pour nous abriter des foudres du Jugement, pour inventer des Saturnales de l'imagination où l'on oublie la réalité, dans un jeu qui ressemble à celui d'un enfant, et où l'on n'éprouve plus la douleur infinie qui vient de la conscience de soi.» Voir le clip de Lady Gaga : différences et similitudes. Une même théâtralité de la tension vers la vérité de la Rencontre érotico-éthique.)




3.


Photographies brodées (2008), par Maurizio Anzeri.
















(Par la profanation ludique des photographies anciennes, un peu à la manière irrévérencieuse des enfants face aux objets qui sont pour eux dénués de toute «sacralité», de la sentimentalité mémorielle proprement adulte, l'artiste modifie en profondeur l'identité des sujets dont le portrait s'anime de significations nouvelles, inédites, et nous force à changer nos repères habituels dans l'aperception des visages aux expressions éminemment codifiées -- voire asservies -- par toutes les cultures. L'Altération et l'Altérité se conjuguent dans les différentes couleurs, textures et opacités. Qui suis-je? Qui ne suis-je pas?)

17.11.09

Pour le plaisir.

Parce que je suis POUR le plaisir. Et POUR le film de Sofia Coppola. (Que j'espère revoir dans les plus brefs délais; je suis en manque, ces temps-ci.)


Eh basta!

I want candy too...


16.11.09

Coitus religiosus




À la fois pénétré par la musique de Marin Marais et par un phallus ami de très bonne taille, je pense à ma vie, et j'étire la main pour tirer un peu sur la cigarette agonisante dans le cendrier près de nous, sur la table de cuisine. Je reviens de travailler ; mon premier emploi de la journée, entre 5h15 et 11h15 du matin. (Et le soleil n'est point nommé, mais sa puissance est parmi nous.) Je devrais déjà me préparer à partir pour mon second emploi, qui débute vers 13h30 pour ne se terminer que tard en soirée. (Plus tard, cet après-midi, j'apprendrai qu'un de mes oncles est à l'agonie, aux soins palliatifs, et qu'une de mes cousines, enceintes jusqu'aux dents, a perdu ses eaux ce matin.)

Sur ma langue où s'étirent des gémissements félins, spontanés, je goûte avec étonnement la saveur biscornue du sexe et du café entremêlés, sorte de nec plus ultra aromatique, aux arabesques charnus des broderies classiques, aux formes végétales, qui ornent mon fauteuil ancien acheté probablement trois fois trop cher chez un antiquaire. Quand le plaisir me soulève de terre, évidemment, je ne pense plus à rien! Mais pourquoi la jouissance, la jouissance la plus immédiate, la plus émue, la plus douce ne serait pas une pensée? (Une pensée sans support de mots. Une pensée ronde. D'avant toute parole, et surtout la Bonne.) Une pensée complexe, mais antélinguistique, mais antédiluvienne, mais antéchristique?

À rebrousse-poil de la morale, qui se hérisse sottement de mes incartades récentes aux extrémités de l'Empire d'Orsenna, à l'orée du Farghestan de la sublime débauche, je passe ma main sur des fesses amies, les miennes, les siennes, des fesses qui se connaissent, qui ne se connaissent qu'au sens biblique du terme, et encore, et je suggère : « Plus fort. » Fortius, fortius, fortius. On pourrait croire, hélas, que ce cri olympien ne concerne que la beauté du geste, mais en fait, je constate, dans la droite ligne de ce qui précède, que non, vraiment, c'est à la vie, à la VIE, que je râle cette injonction latine : Fortius.

Fortius. Parce que c'est BON.

Comme Molly Bloom, et je suis vraiment, en cet instant de grâce païenne, devenu Molly Bloom, pour l'éternité comme dans un livre, je ne terminerai jamais ma phrase, je resterai jouissant et en pro-jection, en lancement, en rebond sur la superficie des choses, toujours rebondissant à la paupière si fine de la vérité, oui, je resterai aveuglé par un éclat de lumière ou de fumée, par un éclat de foutre ou de musique, et je resterai empalé, oui, empalé sur la vie comme un fuckin personnage joycien, empalé sur le quotidien que je ne renie pas même si c'est souvent une géhenne, une apoplexie, ce quotidien qui ronfle, qui vrombit, qui vomit sinistrement, qui m'étire des poches sous les yeux plissés de plaisir, oui, empalé par le goût intense du sperme et du café et de la mort dans ma bouche, sur mes lèvres rugueuses, sur mes dents, oui, sur mes dents, mes dents de silex qui crissent les unes sur les autres en envoyant des étincelles partout autour de moi dans la cuisine, des étincelles de plus en plus vives, de plus en plus blanches, de plus en plus chaudes, dans la cuisine bachique qui prendra feu sous la pluie de flammèches que mes dents préhistoriques craquent en jouissant, et oui, oui, je ne renie rien, ni mes heures de travail immondes, ni ma stérilité sociale, ni mes défectueuses preuves d'amour, ni mes débauches, ni mes amours, ni mes illusions, je ne renierai pas ma petitesse parmi vous, une saison encore parmi vous, étranger, étranger, parmi vous et pourtant, oui, comme vous, par vous, jouissant criant vivant vivant vivant OUI


Paysage avec Orion aveugle cherchant le Soleil (1658) Poussin

10.11.09

Ah l'tattoo! c quen con vahou?


Parfois, mais seulement parfois, c'est-à-dire rarement, je suis charmé par la beauté involontaire d'une intervention cybernétique écrite en langage plus qu'approximatif, sans orthographe et sans grammaire. À cause du contexte.

Ça change tout, le contexte.

Je suis en train d'écouter une bonne vieille toune de Renaud. C'est quand qu'on va où? raconte l'histoire d'une petite fille (la sienne?) qui en a ras-le-bol de l'école et qui râle parce que son cartable (i.e. son sac à dos) est trop lourd, parce qu'il y a des devoirs à faire, etc. En fait, c'est une critique sociale très pertinente mise dans la bouche d'un enfant, issue du point de vue naïf et direct d'un enfant. Que ce soit le chômage, le droit de vote, la morale ou la structure de l'instruction publique, c'est un Renaud anarchiste tout craché qui dynamite les mensonges des adultes.




Le fond et la forme, comme toujours, dans les oeuvres de Renaud, coïncident pour rendre attrayante, humoristique, voire touchante, une telle charge revendicatrice (qui serait seulement agaçante ou lourde si elle était exposée dans un discours politique). Même chanté avec sa voix de fumeur de Camel's, on sent bien que c'est une adolescente qui s'exprime :

C'est quand même un peu galère
D'aller chaque jour au chagrin
Quand t'as tell'ment d'gens sur Terre
Qui vont pointer chez "fous-rien"
'vec les d'voirs à la maison
J'fais ma s'maine de soixante heures,
Non seul'ment pour pas un rond
Mais en plus pour finir chômeur!

Veulent me gaver comme une oie
'vec des matières indigestes,
J'aurais oublié tout ça
Quand j'aurai appris tout l'reste,
Soulève un peu mon cartable,
L'est lourd comme un cheval mort,
Dix kilos d'indispensable
Théorèmes de Pythagore !

Si j'dois avaler tout ça
Alors je dis : 'Halte à tout ! '
Explique-moi, Papa,
C'est quand qu'on va où ?





En écoutant la chanson, je lis machinalement les commentaires laissés sur YouTube, à propos de la chanson. Et je tombe sur cette PERLE :


frolixdu59
" super renaud g 16 ans sa f 3 ans ke jecoute renaud e d chansons comme sa plu personne nen f ptete a cause du chanchman de mentalite "


LE "CHANCHMAN DE MENTALITE"!!!! Vous rendez vous compte???


J'ai même pensé à un canular; c'est trop beau pour être vrai...


Sidérant!!!


Dans ces moments-là, privilégiés, où les choses tombent comme par magie au bon endroit, au bon moment, saturés de sens et de significations, j'ai l'impression qu'Oscar Wilde était le seul qui avait raison : ce n'est pas l'art qui imite servilement la nature, c'est la Vie qui imite l'Art.



Wow.


(Avril Lavigne : récupération capitaliste du look ado rebelle. Un exemple de "chanchman de mentalite"?)

6.11.09

Le cru et le cuit (miscellaneous anthropologique)

Je veux aller voir l'exposition de Waterhouse au MBAM!!!! Qui m'accompagne? Papine, l'Achigan?? Qui d'autre?






Je ne proclame jamais sur les toits, mais je suis un amateur de musique atonale et du dodécaphonisme. J'ai trouvé cette vidéo qui ne m'aidera pas à vous convaincre que c'est génial...






Le comble du chic, c'est de n'en point trop faire l'étalage, et que personne ne s'en sente offensé ou exclu. (Mon leitmotiv)





J'aime la porno quand elle est crue, directe, sans fiction, sans accessoire, sans filtre, sans taboo. Mais je préfère encore surprendre quelqu'un en train de visionner de la porno, l'espionner, et je suis très friand des choses que l'on peut voir quand on se promène nuitamment dans la ville, et que les rideaux ne sont pas tirés. Mieux encore : je suis voyeur des voyeurs. J'aime sentir l'excitation dans les yeux d'un voyeur. J'aime ses gestes rapides, saccadés, dissimulés, vaguement coupables.


Quand je me fais sucer durant un party, je ne jouis pas seulement de l'acte lui-même, mais encore davantage des spectateurs qui s'observent les uns les autres, qui me détaillent et me mangent du regard.




Mon anglophilie mallarméenne me porte à aimer avec passion la poésie et la littérature de fiction anglo-saxonne du 19e et du début du 20e siècle. De Poe à Joyce et Tolkien, en passant par Thomas Eliot, Yeats, les soeurs Brontë, Jane Austen et Virginia Wolfe, de Thomas de Quincey à Walt Whitman en passant par Wilde et Byron, pour ne nommer que les noms les plus évidents et les plus aimés de moi, je suis FOU de ces sonorités, de ces images que les Préraphaélites ont si excellemment cristallisées dans leurs oeuvres, de cette atmosphère romantique, victorienne et édouardienne, de ces influences anciennes, de cette mélancolie, de ces flambées d'assonance, de cet univers étrange, ancètre du nôtre, de ce terroir qui me nourrit.






Je suis à fond dans Yeats, ces temps-ci :

O sages standing in God's holy fire
As in the gold mosaic of a wall,
Come from the holy fire, perne in gyre,
And be the singing-masters of my soul.
Consume my heart away; sick with desire
And fastened to a dying animal
It knows not what it is; and gather me
Into the artifice of eternity.


-- W. B. Yeats (Sailing to Byzantium, III)





J'aurais voulu vivre dans un film. Voici deux pièces que j'adore, l'une de Roisin Murphy, l'autre de Birigitte Fontaine, et qui offrent une étrange similitude... Les deux sont très drôles, les deux semblent incidemment critiques de certaines choses dans la société, et les deux le font en parlant de cinéma...

Je voulais vous faire part de cette coïncidence, mais je n'ai pas grand chose à en dire. C'est seulement cocasse. Et de sacrées bonnes interprètes. Qu'en pensez-vous?




«Vous n'êtes pas la maquilleuse?»





« You little witch! You little witch!»




PS : J'ai peut-être rencontré quelqu'un de bien... Je ne sais pas. C'est à suivre... En tout cas, je suis tellement sexuellement excité, ces temps-ci, que je serais prêt à en essayer beaucoup, pour trouver la perle rare....

4.11.09

Aparté sexy...

(Représentation abstraite et absolument objective
de «la jeunesse pleine de virilité et de vitalité»...)



Quand des étudiants de McGill, d'une exquise jeunesse pleine de virilité et de vitalité, rigolant et marchant par petits groupes, ou deux par deux, reviennent de leur entraînement de crosse canadienne en survêtement de sport, qui laisse deviner, sous le textile complaisant, au gré des balancements du bassin, leurs attributs «parascolaires», j'ai chaud. J'ai vraiment chaud!



(Ce billet inutile et plein de sève et de sel et de sueur est une conséquence de mon état horny actuel. C'est vraiment gratuit...)


:)




(L'équipe canadienne de crosse en 1908, à Londres.)

3.11.09

Diversité, j'écris ton nom



Claude Lévi-Strauss est mort.

La nouvelle sonne comme un lugubre chant funèbre pour toute une époque de pionniers géniaux, de surdoués intellectuels. Dumézil est mort. Roland Barthes est mort. Mircea Eliade est mort. Marcel Mauss est mort. Marcel Granet est mort. Michel Foucault est mort. Tous, ils ont défriché, en France ou ailleurs, des chemins jadis impraticables, grâce à leur érudition folle, à leur intégrité, à leur sens très élevé de la rigueur scientifique et herméneutique. C'étaient des Maîtres. Et Lévi-Strauss était le dernier, le centenaire, l'inébranlable, le résistant.

Celui qui, par-delà les effets de mode intellectuelle, les postures et les poses, avait finalement eu raison de se «révolter» (l'expression, de Sartre, me vient en tête simultanément à d'immenses bémols... je la garde, entre guillemets). Le père de l'Anthropologie structurale, le fascinant ethnologue, l'auteur de tant de best-sellers ardus, voire abscons, aura survécu à tous les anéantissements de la pensée française contemporaine. C'est à l'aune de l'universel seul que l'on doit mesurer son apport aux sciences humaines.


Je pleure aujourd'hui la disparition d'un géant dont le leitmotiv aurait pu être : DIVERSITÉ, J'ÉCRIS TON NOM.

Diversité des cultures et des espèces vivantes. Point d'orgue d'un discours qui nous frappe par sa puissance actuelle, par sa simplicité droite et juste, et par sa défaite sans cesse confirmée par les affres de notre époque contemporaine si superficiellement écologisssse.


Salut, Lévi-Strauss. Par delà les querelles d'exégèse et les controverses inéluctables, tu nous reliais à un autre siècle, et nous était comme une mauvaise conscience tranquille sans cesse en éveil.
Nous sommes quelques uns, encore, à croire possible l'acte de penser avec toi.


2.11.09

Le Crépuscule des Fées



(il miglior fabbro)


A FAERY SONG

Sung by the people of Faery over Diarmuid and Grania,
in their bridal sleep under a Cromlech



We who are old, old and gay,
O so old!
Thousands of years, thousands of years,
If all were told:

Give to these children, new from the world,
Silence and love;
And the long dew-dropping hours of the night,
and the stars above:

Give to these children, new from the world,
Rest far from men.
Is anything better, anything better?
Tell us it then:

Us who are old, old and gay,
O so old!
Thousands of years, thousands of years,
If all were told.


- William Butler Yeats (The Rose, 1893)




Nous chantâmes au couchant, au couchant nous entonnâmes nos chants, nos chants de gloire, nos chants de gloire, et nos lais anciens d'amours amers, d'amours et de remembrance des jours anciens, des joyeuses assemblées sous les étoiles.
Les belles gens s'accoquinaient, les belles gens s'encanaillaient, et les belles gens, les belles gens, au crépuscule prenaient les feux follets pour briquets.
Les rituels s'exaspérèrent avec une païenne exubérance parmi les convives maculés d'alcool et de baisers. Nous riâmes!

Sous un dolmen un jour lointain et inconnu nous nous endormirons pour quelques temps, quelques ères, quelques éternités à peine. On nous entendra soupirer d'amour et de sensualité jusqu'à Byzance, peut-être. Quelque éphèbe viendra nuitamment cueillir sur les tombes jumelles de précieuses larmes de fée, luisantes reliques lunaires de tes exaltations passées. (Il sera beau, son coeur sera doux comme l'herbe grise sous les étoiles, sa peau nue brillera par nos ensorcellements d'outre-tombe comme au temps d'avant notre endormissement sacré.)


Et par les sources qui ne coulent que par toi, qui ne remontent vers le ciel que par toi, que par ta magie, et par les verres d'eau de vie qui ne reflètent l'avenir et la folie et la féerie, que par nos bouffonneries, je te bénis, mon ami, je te bénis.