2.1.09

Gros sujet...



Dans les commentaires du célèbre blogue Papa me fourre, j'ai déjà eu maille à partir avec ce que Kundera désigne par le joli nom d'agélaste. Les agélastes, ce sont les gens qui ne savent pas rire et qui, pour une raison ou une autre, font chier les autres avec ça.

On appelle souvent ça aussi le politiquement correct, mais là, avec une connotation péjorative qui pointe vers les usages périmés de la langue que certaines personnes trouvent difficiles de se départir : "nègre", "tapette", "vieillard", "infirme", etc... C'est souvent les gens plus de droite, politiquement, qui chialent contre ce qu'ils appellent le règne du politiquement correct au Québec : selon eux, pour une raison qui leur échappe, on n'aurait plus le droit de rire des nègres, des fifs, ou de dire qu'une féministe, c'est une lesbienne frustrée...

Pour les agélastes par contre, leur absence de sens de l'humour se base sur une idéologie : catholique, communiste, etc. Tandis que pour ceux qui combattent le règne du politiquement correct, tout ce qui fut un jour drôle dans les tavernes les fait encore rire et c'est ce qui leur est désormais refusé... les pôvres.

Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'on mélange deux choses aussi différentes que peuvent l'être les préjugés et le second degré. Les préjugés, il faut les combattre, même si ça faisait de bonnes blagues pour mononc' Marcel. Car les préjugés sont fondés sur des généralisations et sur l'ignorance, voire la peur de la différence, et même, je dirais, sur un certain statu quo social.

Tandis que le second degré, c'est la capacité de prendre une certaine distance, source de comique, face à ce qui crève les yeux : ÇA, c'est drôle! (Et de mauvais goût, oui.)

Mais je ne suis pas en train de rire de toutes les personnes souffrant de surcharge pondérale (expression juste, mais que vomirait d'entendre ceux qui dénoncent le "politiquement correct"). On peut s'informer, lire des statistiques et des analyses, et comprendre tous les tenants et aboutissants de l'obésité.

Mais n'en demeure pas moins qu'il faut être capable, pour départager ce qui est comique en soi de ce qui n'est comique que parce que ça charrie des préjugés, de prendre en compte des paramètres... ce qui semble impossible pour certains.

J'aime l'humour noir. Plus ça grince, plus ça me fait rire. Mais dans certains contextes. Pas dans d'autres. Entre amis, on peut déraper solide! Pas en public et pas sur n'importe quel sujet. C'est sûr, c'est pas facile de distinguer... Basta! Personne ne peut être toujours drôle (même à son insu.) Et je ne serais jamais assez stupide (quoique...) pour volontairement blesser des gens que je connais et que j'apprécie en leur faisant partager des moments youtube qui ne les concernent en rien mais qui peuvent éveiller en eux une douloureuse impression d'analogie ("oh my god, j'ai l'air de ça moi aussi..."). Genre.

La limite de l'humour s'arrête là où le ridicule est contrebalancé par des considérations supérieures : l'amitié, le respect de la vie privée et de la réputation, ou tout simplement une puissance despotique qui peut vous faire interner pour une mauvaise plaisanterie...


La bast-semaine prochaine, même bast-blogue, ne manquez pas les aventures de Cédrika au royaume du cardinal Turcotte! Du genre pissant de chez pissant!

2 commentaires:

  1. Still... I mean... Dude... That IS ONE FAT BITCH!!!

    Agélaste, tu dis? Une affaire à Milan, ça? Après ou avant qu'il change son tchèque pour des devises françaises? N'oublions pas que ces pauvres bougres n'avaient qu'entendu parler, jamais vu, de grosses garces occidentales gélatineuses lutter dans le pudding de leurs propres chairs, et que ce fait culturel parmi d'autres a largement contribué à leur faire franchir le rideau de fer! Ne l'oublions pas! L'insoutenable légèreté de l'être, chez Kundera, c'est surtout ça, pour qui sait lire!

    J'applaudis le grassieux courage de ce site: vous dites les choses comme elles pèsent, sans crainte de représailles tchécoslovaques, sans mendier la commandite de Jell-O. Bravo. Bravo!

    Astheure ris ou arrête de niaiser.

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  2. Je ris!!! Gonebitch que je ris! Merci pour le commentaire, et à la revoyure, ô Mistral gagnant.

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