12.2.09

Worst dump ever

Quand j'ai recommencé à fréquenter Le Phallocrate le printemps dernier, je venais de me séparer de mon ex-copain (avec lequel j'ai passé plus de six ans de ma vie), et quand je me suis échappé à ce propos devant ce dernier, il n'a pas été particulièrement heureux de le savoir. Bon, j'avoue, c'était pas de ses affaires (surtout le matin, après avoir eu des relations sexuelles post-rupture plus que satisfaisantes durant la nuit), maintenant que nous étions en train de "réussir" notre séparation... Au fil des années, je lui avais raconté quelques anecdotes croustillantes à propos du Phallocrate, alors mon ex comprit immédiatement que ce n'était pas seulement pour sa conversation brillante et ses amis fabuleusement intéressants que je retournais dans les bras de celui qui jadis brisa mon petit coeur de pomme...

J'avais dix-sept ans. Le look bad-ass punk, bottes d'armée ou vieux converses, t-shirt noir (de Nine inch nails, de Tool, de Nirvana ou de Korn...), bracelets de cuir et cheveux bouclés en bataille. Butinant d'une fille à l'autre, j'étais revenu "avec" une fille qui criait tellement en jouissant que j'ai déjà posé un oreiller sur sa tête (mes parents étaient dans la maison, que pouvais-je faire d'autres???). Appelons-la Liz. Une bonne fille. Avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir. Et sa mère m'aimait beaucoup. En tout cas...

Or, j'avais déjà eu des relations discrètes et complètes, parfois humiliantes mais toujours très excitantes avec des membres de mon propre sexe. Et j'avais un oeil plus qu'intéressé sur le cousin de Liz... Mais. Non. Pfffft. Je n'étais pas bisexuel, encore moins homosexuel! Joueur de hockey, vice-président au conseil étudiant de ma polyvalente de deux mille élèves, et "bad-ass" qui se cachait de ses amis pour participer à Génies en herbes, je savais bien qu'il y avait des rumeurs insistantes au sujet de ma sexualité, mais qu'y pouvais-je?

Un certain soir du temps des Fêtes, j'accompagnai une amie à un party décadent. Laetitia, la meilleure amie de cette dernière, et qui organisait les festivités, avait rapidement démontré à mon égard des visées tout sauf chastes. L'alcool aidant, nous eûmes des rapprochements au son de Brassens, de Portishead et de Rufus Wainwright... Mettons que ma blonde, qui m'attendait le lendemain dans sa famille pour Noël, avait pas mal disparu de mon radar. Laetitia me fit lui lire des poèmes merdiques que je déclamai torse nu (oui, je m'étais évidemment renversé des litres de vin sur moi...). Plus tôt dans la soirée, j'avais effleuré (toujours sous l'effet de l'alcool) la question de l'homosexualité. Disons que l'amie que j'accompagnais ici trouva assez étrange, pour dire le moins, de nous surprendre, sa meilleure amie et moi, tout nus et aussi visqueux que des limaces, enlacés sur le divan du sous-sol...

Le lendemain, en prenant le petit déjeûner que Berthe, la mère de Laetitia, nous servit avec élégance malgré l'état lamentable dans lequel était sa vaste demeure, j'ai craqué : j'ai avoué mon homosexualité à Laetitia... qui a très bien réagi! Elle m'a dit quelque chose comme : "Cool! Je vais te présenter mon ami le Phallocrate!" Ils allaient au collège Brébeuf ensemble. Ce fut mon premier chum.

Quand j'ai dit à ma sainte mère, l'été dernier, que j'avais retrouvé le Phallocrate sur facebook et que nous nous fréquentions à nouveau, sa réaction fut : "Ah non! il a pas été fin, lui..." Hé hé. Bien sûr, ma mère avait raison. Pendant quelques mois idylliques, nous nous sommes fréquentés (les fins de semaine, car mes parents n'étaient pas au courant de mon changement d'orientation) dans un tourbillon de sexe, de musique (il m'a fait découvrir la beauté déchirante de Miles Davis sur la bande originale d'Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle) et de drogues. À chaque fois que nous nous sommes revus depuis, par hasard et toujours avec plaisir, nos ébats sexuels furent délectables, d'ailleurs. La sensualité de deux vieux amants pleins d'affection l'un pour l'autre.

Mais. Mais. Toute bonne chose a une fin tragique quand on s'appelle Bast. Un soir, alors qu'il y avait remise de prix pour l'Expo-science régional et que j'allais selon toute probabilité recevoir un premier prix, je suis sorti de l'amphithéâtre pour griller une cigarette et par le fait même téléphoner à mon chum (j'aurais tout donné pour qu'il soit là...). J'ai bel et bien remporté un premier prix. Mais je ne suis jamais allé le chercher. Mon ex-blonde Liz fut obligée de me ramasser à la petite cuiller pour ce qui fut "My Worst Dump Ever" : le Phallocrate m'avait tout bonnement quitté en me disant qu'il couchait avec quelqu'un d'autre... AU TÉLÉPHONE!!!! Liz fut très compréhensive et très diplomate. Pas une plainte, pas un soupir, pas un reproche. Quand le Phallocrate m'a demandé, cet été : "Te souviens-tu lequel de nous deux a laissé l'autre, la première fois?" ma réponse fut immédiate : "C'est toi mon écoeurant et ma mère t'en veut encore!!!"

Oh... avant de terminer, je tiens à préciser que quelques semaines après que le Phallocrate m'ait lâchement abandonné à mon triste sort, j'ai rencontré un garçon de quelques années mon aîné, avec lequel j'ai sorti parce qu'il m'aimait, lui... En fait, je crois que j'aimais davantage ses pantalons Versace et sa manie de se saouler au sake chaud, que sa bedonnante personne comme telle (bah quoi?). Ce n'était pas un mauvais bougre, mais il avait décidément trop de poils dans le dos. Je figure donc probablement dans sa liste de "Worst Dump Ever"...

6 commentaires:

  1. Je n'ai pu m'empêcher de sourire en lisant la description de toi que tu faisais au secondaire... ;)

    Pour ce qui est de la "dump", "dumper" quelqu'un le soir où il reçoit un prix, c'est définitivement très très cheap...

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  2. J'aime ta mère ! Qu'elles soient positives ou négatives, ma mère à moi juge mes fréquentations avant, pendant et après. Je trouve ça vraiment hilarant que le gars ait oublié qui avait laissé qui. C'est le genre de mon ex, ça. Ça dit vraiment, j'ai tellement pas eu de peine que je ne m'en souviens même plus. Cheap shot. Merci pour ta participation. Est-ce que je peux te demander pourquoi t'as préféré Worst Dump à Worst Breakup ? J'en fais grand cas. :D

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  3. Moi je ne croirais pas que dumper quelqu'un le soir qu'il recoit le premier prix c'est cheap.

    Mais je dirais que quelqu'un qui est EN TRAIN de le recevoir, là oui. Ça pouvait attendre de quelques heures.

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  4. Bon, ça va paraître inouï, mais j'ai jamais eu le coeur brisé. J'ai souvent eu de la peine, une certaine tristesse, le vague à l'âme d'une fin de relation, mais le coeur en miettes, je connais pas.

    Bon, tu me diras, Bast, que c'est de ce genre de choses qui sont pas si mal à s'accommoder. Que tu penses qu'on peut très bien se passer de ça. Mais le fait d'avoir jamais eu le coeur arraché, ça sous-tend quand même quelque chose.

    C'est comme si t'as pas aimé vraiment. Je pense que oui pourtant. Mais la preuve, la vraie preuve que t'as aimé, c'est quand ça pète, il faut que tu tiennes ton coeur à deux mains tellement il te fait mal !

    Je dis ça, c'est peut-être juste dans mon imagination. Dans mes fantasmes d'acteur qui aime le mélodrame.

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  5. avec le titre "Worst dump ever", je pensais que t'allais nous parler de ta dernière escapade aux toilettes qui s'est mal terminée... j'avais hâte de lire ça.
    je croyais pas que je lirais une histoire de coeur, encore moins que je la lirais jusqu'au bout...

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  6. MACHO

    Les eunuques ont pris place dans notre société émasculée. Toute une génération qui se sent à l'aise dans ce monde de caniches. Il ont leur leur roi -couronné de dentelles- et ce roi s'appelle Dupont, leur olympe -le poulailler-, leurs lois -le code des pédés-, leurs grands centres de féminisation aussi, nommés "médias", "république", "publicité".

    Leur pire ennemi : la virilité. Leur credo : la castration. Leurs opinions : celles de leur femme.

    Poules d'eau vêtues de tutus mentaux, mauviettes mouillées dans les affaires de tata, héros du métro chaussés de pantoufles, ces roquets à la dent molle prônent le nivellement des sexes, l'édulcoration des genres, voire le total rabaissement phallique, confondant volontiers la morale du mâle avec le code du parfait châtré.

    Ils ont une fierté de limace, des intentions de toutous, des revendications de soumis.

    Persuadés de respecter la femme parce qu'ils la laissent démocratiquement piétiner leur épée de son talon-aiguille (ce fer-de-lance de la volaille en révolution), tordre leur marbre originel devenu bâton de guimauve, briser leur double vase solaire, ils sont devenus féministes, sodomites, avorteurs...

    Et prennent leur dévirilisation pour de la galanterie.

    Rasés de la tête aux pieds, annelés comme des bestiaux matés et adoptant les moeurs veules, plates, flasques des hôtes des potagers, ils ont fini par arborer la face placide des pantins poltrons, singer les allures ternes des mignons moineaux de mai...

    Au nom de la parité Mars-Vénus ces jolis sont d'accord avec toute avancée de la cause pourvu que leur panache piteux de coquelets déplumés ne dépasse pas la permanente des porteuses de jupes qui les tiennent en laisse...

    Après avoir lamentablement poussé les caddys de supermarchés, ces torcheurs de nourrissons s'attèlent aux landeaux... Ils donnent même le biberon ! A quand l'allaitement ?

    Moi je suis un macho, un vrai. Sans chaîne.

    Mâle immémorial, héritier sain de mes gamètes intacts, imperméable aux siècles, antipathique mais authentique, nulle femme ne saurait me dénaturer.

    Je suis un dominant, un vainqueur, un lion.

    Porteur du sceptre qui désigne l'astre masculin auquel je m'identifie, je sais où est la place de l'homme et où est celle de la femme.

    J'ai avec moi l'autorité innée de ceux qui ont conscience d'être fils de Râ et s'en glorifient. Au lieu d'en rougir devant l'autel mensonger des féministes.

    Un mâle est un seigneur, la femme son naturel laudateur.

    C'est la loi.

    La loi des sexes, non celle du siècle. Toute descendante d'Eve qui se révolte contre la souveraineté de son demi-dieu n'est pas digne de se faire ensemencer. La gloire de la femme est dans les germes d'humanité qu'elle porte en son sein, non dans le venin du féminisme qu'elle inocule à son maître.

    Je suis un macho, un pur, un dur, sans artifice. Ma pensée est de fer, mon front est lumineux, mon flanc divin.

    Mon regard choisit, ma main désigne, mon bras décide, la femme dit oui.

    Borné, moi ?

    Non, simplement burné.

    Raphaël Zacharie de IZARRA
    raphael.de-izarra@wanadoo.fr

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Faites comme chez Bast