14.2.09

Que le mistral souffle et que je souffre seul.

Puissante envie de me rendormir, ce matin... (et ça n'a rien à voir avec la foutue Saint-Valentin -- j'ai rendez-vous avec mon chat Perse et Querelle de Fassbinder sous la figure tutélaire de saint Genet). Lisant et relisant ce passage du dernier message de Christian Mistral sur son blogue en sursis :

[...] il n'y a pas de conspiration, j'aimerais tant le faire comprendre à mon fils et mes amis journalistes ou chercheurs, pas de gouvernement secret de décideurs occultes tirant les ficelles, il n'y a que nous, nous tous, bourreaux les uns des autres, nous qui sommes la fin de l'expérience Homo Sapiens, et ne pourrions-nous pas céder la scène avec un modicum de dignité, au lieu d'attendre que notre sort imite celui des dinosaures, ne pourrions-nous au moins nourrir un courant de pensée à travers les quelques dizaines ou centaines d'années qui nous restent, un courant qui prônerait non pas le repentir apocalyptique mais la contemplation de ce que nous fûmes, la considération de ce que nous voulions être et la passion de trouver où et quand on a merdé entre les deux.

Cette dernière portion en particulier me hante, m'interpelle violemment et me donne l'intense envie de me taper la tête contre un mur, jusqu'à ce que je perde un peu conscience : c'est à ce prix, peut-être, que je réussirai à m'oublier. Une fracture du crâne littéraire pour m'aider à accoucher des divinités inquiétantes de ma mythologie intérieure. Toute métaphore cessante.

J'ai des ouragans en moi qui ne peuvent plus attendre. Il en fallut de peu qu'ils ne s'épanouissent sur les ruines fumantes des fumisteries morales que mes parents m'ont inculquées à mon corps défendant. Il en eut fallu de beaucoup pour qu'ils n'emportassent mes médiocrités, mes modicités, mes pulsions autodestructrices, mes folies et vos trahisons. N'empêche : n'importe. Je suis un passeur de passé à peine esquissé, un Mohican parmi les autres, et le mécontemporain qui vous supplie dans les mots de René Char :

ASSEZ CREUSÉ

Assez creusé, assez miné sa part prochaine. Le pire est en chacun, en chasseur, dans son flanc. Vous qui n'êtes ici qu'une pelle que le temps soulève, retournez-vous sur ce que j'aime, qui sanglote à côté de moi, et fracassez-nous, je vous en prie, que je meure une bonne fois.






BASTA!

2 commentaires:

  1. Salut et BRAVO!Jai pas grand chose a dire a part WOW!Mais je me dis a quoi sa sert...dans le fond je fais pareil comme toi.Sauf ce talent d'écrire je l'ai pas.Je fais de la musique a la place, c'EST ma facon de m'arreter et d'expulser.Apres un jam j'dépose l'instrument et je repart a courir.

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