16.3.09

Miscellaneous 6

En terminant de visionner Vicky Cristina Barcelona de mon cher Woody (ah qu'il vieillit bien dans son art, le cochon!!!), j'ai explosé! C'est salissant de ramasser ses organes et ses fluides corporels qui coulent sur les murs, sur les meubles, mais ça valait la peine. Je suis décidément le personnage de Juan Antonio, interprété par le (je m'attendais à mieux côté sensualité, quand même, mais bon) charmant Javier Bardem. Et si je ne suis pas un peintre, je suis quand même partant pour pas mal de trucs un peu hors norme, si je peux provoquer les choses...





Mon ami l'Achigan m'a fait découvrir PLEIN de nouvelles musiques, alors je suis totalement dans ma bulle depuis quelques jours. Une belle découverte, cette Roisin Murphy (en plus, je suis fou des araignées!!! ce sont nos alliés substantiels dans l'ordre du vivant et elles sont aussi merveilleuses que cette belle rouquine) :





Bon, mon sondage sur la bibitte qui me représente le mieux n'a pas eu l'heur de soulever les foules d'enthousiasme. Qu'à cela ne tienne! Je suis apparemment le scarabée sacré, symbole de la renaissance périodique du soleil, et j'approuve :

(I am gorgeous, am I not?)





Le monde est décidément beaucoup trop petit. TOUT LE MONDE se connaît, d'une façon ou d'une autre. Je trouve ça magique. Et quelque peu terrifiant. Mais bon. Tant que je reste plus ou moins incognito... Et assez machiavélique pour tirer quelques bonnes ficelles de temps en temps pour refermer le rideau sur des scènes par trop indécentes...






"Come! Come! Come here at once!!! (As soon as I'm left alone / The devil wanders into my soul)"






J'ai envie de vous tatouer des poèmes partout sur le corps pendant votre sommeil. J'ai des envies sexuellement intenses de devenir un incube. Pour hanter vos nuits, vos rêves, vos solitudes enténébrées. Pour vous exciter et vous effrayer. Et pour sentir les coeurs accélérer. Et pour sentir les queues se dresser, et les cons se mouiller, à mon passage d'haleine tiède dans vos cous. Je veux vous tatouer des horreurs et des beautés inouïes, des obscénités, des poèmes qui parlent un langage incompréhensible, dans une langue inconnue. Voir perler le sang. Juste un peu. Juste pour le plaisir de le lécher ensuite. Laissez-moi seul avec mes aiguilles. J'ai envie d'être seul, maintenant! Et de souffler comme un grand vent géométrique sur les ruines de Bactres.





Le flot de l'amour fatal

Va donc! va-t-en dormir ailleurs; laisse-moi seul;
laisse-moi complètement ivre et rôdant de nuit tout épris,
seul cette nuit jusqu'au matin, et dans le flot de ma folie;
si tu veux bien, pardonne et viens; sinon va-t-en, tourmente-moi!
Fuis loin de moi, de manière à ne pas tomber dans l'infortune!
...
Je reste seul avec mes pleurs, blotti dans le coin du chagrin;
tu peux donc en tout endroit faire tourner la meule de mes pleurs.
...
La nuit passée, j'ai vu en songe un vieillard au quartier d'Amour;
or de la main il me fit signe de venir à lui; il me dit:
"Si sur ta route est un dragon, l'Amour est comme l'émeraude;
par l'éclair de cette émeraude, mets vite en fuite ce dragon."

(Rumi)






Il y a encore des elfes en Islande! Je le savais!!! Je VEUX y aller. (Ils en parlent dans Slate... Ça doit donc être vrai, non?)




On devrait décidément rétablir les anciens paganismes. Je suis partant pour devenir prêtre du dieu Phallus. J'ai dans ma tête des obsessions malsaines de sacrifices, de cannibalisme, d'orgies et de bacchanales...




Ouin... Je suis un peu gothique, ce soir. Désolé. Ça doit être quelque chose que j'ai mangé, que j'ai de la misère à digérer, genre.





En terminant, je suis tombé sur cette vidéo qui présente l'écrivain Marguerite Yourcenar dans son univers intime. Malgré la piètre qualité de l'entrevue, ça m'a plongé dans une belle nostalgie. Je suis beaucoup trop jeune pour l'avoir connue. J'aurais aimé, tellement aimé la rencontrer! Ce que je préfère, au delà de ses chefs-d'oeuvres, ce sont ses mains. Et son air d'aristocrate en exil (ce qu'elle est, au demeurant, dans un sens, puisque d'origine "noble", et résidant aux États-Unis). C'est la plus classique de nos quasi contemporains. Une amoureuse au sens le plus humaniste et le plus sage du terme. Une grande, grande dame.

Une des très sélects auteurs qu'il vaut la peine d'avoir dans la collection de La Pléiade, parce qu'on y revient toujours, toujours. Qu'elle vous parle du yoga, des exercices spirituels des sages stoïciens, de la vie en Flandre au 16e siècle, de Mishima, de Piranèse ou de la protection de la nature (et plus particulièrement des animaux, cause qu'elle a contribuée à médiatiser dans les années soixante-dix grâce à sa notoriété), on sent chez elle tout sauf de l'artifice ; c'est avec un langage soutenu, parfois un peu trop rigide à mon goût, mais sensible, qu'elle s'exprime pour, on le jurerait, rendre hommage, en chaque mot, à la langue française. Sa rigueur n'est plus de notre temps. Mais sa sagesse (intuitive, cultivée, spirituelle, chtonienne, solaire, naturelle), elle, reste une flamme vive dans ma vie.




4 commentaires:

  1. »...souffler comme un grand vent géométrique...», c'est joli tout plein, ça.

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  2. Question cannibalisme....Le cercle des feux de Jacques Lizot Recherches anthropologiques au Seuil 1976. Étudiant au cegep ce livre m'avait marqué par la cruauté racontée... manger l'âme de ses ennemis...

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  3. @ gaétan : ho! ça semble passionnant, en effet! je vais aller faire un tour à la GBQ (whatever its name) et vous en donner des nouvelles... Merci! Et merci de me lire! :)

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  4. Tel que discuté mercredi, j'ai vu le vidéo de Madame Yourcenar. Elle est presque aussi magique que ma grand-mère. Je veux aller faire du pain dans le Maine.

    En fait, je veux juste être ailleurs. La lecture de votre blog, m'y a amené aujourd'hui un instant.

    Je continue mon rattrapage. Continuez vos récits.

    Bien à vous,

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